Compostelle - Chapitre 6 - Les Asturies, periode d'épreuves
18 Novembre - 3 Décembre 2007
De la pluie, le froid, une entorse, un parapoisse nommé Luis, des épreuves personnelles, mais toujours de beaux paysages, voilà un petit résumé de cette partie asturienne du voyage...
Dimanche 18 Novembre Colombres - LLanes
Il a fait froid cette nuit là, l'eau de Korrigan à gelé. Il était
bien au chaud avec sa couverture. Le début de l'étape s'est bien
passée, jusqu'à ce que le balisage nous entraîne sur une fausse route.
Nous atterrissons dans des pâtures au bord de falaises, après avoir dû
débatter Korrigan pour passer la clôture. Le paysage est magnifique,
nous apercevons même des dauphins, mais nous ne retrouvons pas les flèches. Nous allons vers l'ouest en suivant la crête de la falaise, à
travers les bosquets de ronces et d'ajoncs. Au bout d'un moment,
Korrigan ne peut plus passer. Nous décidons de faire demi-tour.
Accidentellement, Korrigan envoie un coup de sabot dans la cheville de
Luis qui était déjà douloureuse. Ca n'arrange pas les choses. Nous
décidons de faire la pause déjeuné dans ce bel endroit, qui s'est
revélé être un cul de sac. Deux heures perdues, mais vaut mieux se
perdre dans un lieu aussi magnifique, et sous le soleil, que dans une
zone industrielle sous la pluie.
Redébattage, pour sortir, et nous continuons notre route vers LLanes.
Le chemin nous semble interminable, il commence à pleuvoir par
intermittences, et nous arrivons enfin en pleine nuit. Là, aucun
hébergement possible. Nous essayons une pension, oú il y a un coin
d'herbe, mais le gérant refuse. Il nous conseille une autre albergue à
4 kms de là. Nous lui demandons s'il peut l'appeler pour être sûr qu'on
soit reçus. Il nous réponds : "ce n'est pas la peine, elle est
fermée". Grand silence, nous repartons.
Nous allons finalement planter la tente, sous la pluie, dans une "area
recreativa", avec la bénédiction de la police locale, à condition que
l'on reparte avant 8 heures le lendemain.
Lundi 19 Novembre Llanes - Posada, et repos le Mardi 20
Nous nous réveillons trempés, ma tente ayant pris des allures de
piscine. La nuit n'a pas été très reposante. Nous arrivons tout de même
à reprendre le chemin, sans vraiment savoir oú nous allons faire étape
le soir, l'alberge sur laquelle nous comptions étant fermée. Nous
avançons péniblement sous de petites averses, la cheville de Luis le
faisant toujours souffrir. Vers midi, nous trouvons un abri-bus oú nous
décidons de nous arrêter déjeuner. D'une cabine j'essaye d'appeler
plusieurs numéros pour se renseigner sur les hébergements possibles du
soir. Je ne comprends pas grand chose. Une voiture s'arrête à côté de
nous, et un homme en descend et nous demande s'il peut nous prendre en
photo avec Korrigan. J'en profite pour lui expliquer notre situation et
lui demander s'il peut essayer d'appeler les numéros en ma possession
pour avoir les renseignements. Il accepte et fini par nous trouver un
hébergement dans un village à 5 kms de là.
Merci monsieur, et merci Korrigan grâce à qui il s'est arrêté.
Remotivés, nous repartons pour Posada, au centre d'aide par le travail
pour personnes handicapées mentales, qui possède un logement social pour les personnes de passage. Nous y sommes très bien accueillis, et
réussissons à y prendre un jour de repos, ce qui permet à Luis de
reposer sa cheville.
Mercredi 21 Novembre Posada - San Esteban de Leces
Après une journée de repos bien méritée (surtout pour la cheville
ruinée de Luis), nous repartons sous le soleil. Luis nous gratifie
d'une magnifique démonstration de chute amortie, due à la trop grande
confiance qu'il accordait à la solidité de son tout nouveau baton de
marche. Heureusement, rien de grave, juste un bon moment de rigolade.
Ensuite, moment magique pendant le repas pris dans un joli petit pré
baigné de soleil. Nous traversons la cité balnéaire de Ribadesella,
puis continuons jusqu'à la jolie alberge de San Esteban de Leces où
nous arrivons à la nuit tombante. 27 kms avec une cheville toujours en
vrac pour Luis, un peu intense comme reprise. A l'alberge, il y a 3
autres pèlerins : 2 cyclistes (que nous avions croisés à
Ribadesella) et un autre marcheur. C'est assez drôle, car il passe
vraiment peu de monde dans cet alberge à cette époque, et ce soir là,
nous sommes 4 d'un coup (plus Korrigan).
Jeudi 22 Novembre San Esteban de Lece - La Isla
Retour de la pluie ! Elle nous accompagne ponctuellement le
long de cette étape très côtière. Nous traversons un joli petit
village, avant de longer la plage jusqu'à la Isla. Nous décidons de ne
pas aller plus loin ce jour là. Après un petit café pour nous
réchauffer, nous nous mettons à la recherche de l'alberge. Le soleil
est revenu. Dans le village, à un carrefour, nous entendons de faibles
miaulement. Nous découvrons un chaton caché dans un petit carré de
végétation. Le pauvre est mal au point semble s'être fait percuté par
une voiture. Luis le prend dans ses bras, l'emmitoufle dans une
serviette pour tenter de le réchauffer. Malheureusement, il n'y a plus
rien à faire. Le petit s'endormira pour la dernière fois au chaud dans
les bras de Luis. Entretemps, nous trouvons l'alberge et confions le
corps du chaton à la gérante de l'albergue qui semble le connaître. Le
soir, nous faisons des crêpes.
Vendredi 23 Novembre La Isla - Sebrayo
Étape assez tranquille, bien que la la fin fût assez difficile pour
Luis, car nous avons dû descendre une pente boueuse assez raide qui
pèse beaucoup sur l'entorse de Luis, avec des risques de chutes à tout
moment. Arrivés à Sebrayo, la personne qui s'occupe de l'alberge est
absente. Heureusement, après avoir discuter avec quelques habitants du
hameau, ils arrivent à trouver une solution pour se procurer les clés.
Samedi 24 Novembre Sebrayo - La Vega de Sarriego
Journée catastrophe pour Luis.
Nous avons tranquillement marché jusqu'à Villaviciosa, puis à la sortie
de la ville, nous avons définitivement choisit d'aller vers le Camino
Primitivo, et abandonner le Camino del Norte (qui selon nos information
devenait vraiment très industrialisé à partir de Gijon). Un peu plus
loin, un automobiliste se met à rouler à notre hauteur, et discute avec
nous. Nous le recroisons plus loin : il nous offre un fromage de
sa ferme ! Sympathique, non ? Ensuite, les choses se sont
gâtés pour Luis. En 1er lieu, il est pris de grosses démangeaisons dans
le dos. Obligé de se mettre torse nu pour une inspection, mais je ne
trouve rien. Le mystère reste entier, sans doute un insecte. Pendant
l'ascension d'une grosse colline, Luis n'arrête pas de buter sur les
cailloux. Il se prend magistralement une branche dans la figure,
malicieusement pliée par Korrigan, il est mis en joue par des
chasseurs, il réceptionne une pomme (la dernière de l'arbre) avec son
crane en passant sous un pommier, et ce qui devait arriver
arriva : une belle gamelle, dans laquelle il se fracasse la cuisse
sur une pierre. Après quelques secondes d'angoisse, je le vois éclater
de rire : plus de peur que de mal. Après cet épisode, nous nous
reposons sur une sorte d'aire de repos au beau milieu de la campagne.
Là, nous voyons passer un homme en voiture, puis nous le revoyons
repasser plus tard : il s'arrête et nous offre 2 bouteilles de
cidre de sa production. Décidément, les gens sont généreux
aujourd'hui : avons nous l'air si misérables ???
Nous arrivons à l'alberge Vega de Sarriego, qui est en plein village.
J'entrepose Korrigan sur l'herbe devant la mairie, un peu sans
autorisation. La journée de Luis n'est pas finie : en montant les
affaires dans l'alberge, il casse une des bouteilles de cidre (la
pleine, bien sûr). Pour finir la journée, il fait également brûler le
repas ! Il y a des jours ont ferait mieux de rester coucher, n'est
ce pas ? Mon pauvre Luis est excédé et n'aspire qu'à se coucher.
Dimanche 25 Novembre La Vega de Sarriego - Oviedo, repos le 26
Après sa journée d'hier et son entorse qui le fait souffrir, Luis
hésite à partir avec nous à pied. Korrigan et moi partont finalement
vers Oviedo, Luis envisage de prendre le bus pour se reposer un peu.
Etape tranquille et monotone, nous ne tardons pas à longer les grandes
routes et arriver en paysage urbain. Anecdote toutefois, je traverse un
camp de gitans, et le passage de Korrigan motive le désir d'évasion
d'un âne qui se libère de la corde pour nous suivre. Aussitôt, un petit
pépé se met à pourchasser le fugitif. J'échange quelques mots avec les
gitans, puis je repars. L'arrivée à Oviedo ne fait évidemment pas dans
la discrétion. Bof, maintenant je commence à avoir l'habitude !
Arrivé en plein centre, je me mets en quête de l'auberge. Une jeune
fille me demande si elle peut nous prendre en photo. J'accepte, puis
nous discutons. Je fais la connaissance d'Antje, allemande et ancienne
pèlerine. Elle me guide à travers la ville jusqu'à l'auberge. En
chemin, je tombe bien évidemment sur Luis ! Heureux de le revoir,
nous allons tout les 4 à l'auberge. J'y débatte Korrigan, et ne sachant
pas où le mettre (hé oui, difficile en pleine ville), nous l'emmenons
dans un très grand parc en bordure de ville. Nous lui trouvons un petit
coin à l'abri des regards et peu fréquenté, et près de maisons
inoccupées. Je ne suis pas très tranquille à l'idée de le laisser là
une nuit entière. Nous passons ensuite la soirée avec Antje qui nous
fait un peu visiter Oviedo. Après avoir vu la cheville de Lui,s le
gérant de l'alberge nous autorise à rester une journée de plus.
Le lendemain, nous emmenons Korrigan, qui est toujours là (ouf), dans
un refuge pour animaux à quelques kilomètres de la ville. Nous passons
la journée à flâner dans Oviedo.
Mardi 27 Novembre Oviedo - Escamplero
Je me réveille tôt pour aller chercher Korrigan au refuge. Je
remercie vivement les personnes qui ont pris soin de mon ami à grandes
oreilles, et je retourne à l'auberge pour l'équiper. Luis a déjà tout
préparer. L'étape du jour est très courte, nous prenons donc noter
temps pour flâner une fois encore, et sommes pris en charge par 2
guides touristiques municipales qui veulent absolument nous faire poser
devant la cathédrale. Nous les suivons. Les photos faites, elles nous
quittent, puis une autre jeune femme commence à nous interviewer
(décidément, on à la côte). Enfin, nous décidons de nous mettre en
route. La sortie d'Oviedo est longue, nous déjeunons dans un petit parc
à l'orée de la ville. Je raconte une blague à Luis qui apparemment lui
restera gravé en mémoire vu le fou rire que cela provoque.
Puis, très vite, le paysage devient très agréable. Au détour d'un
chemin, nous tombons sur une petite chapelle avec un petit grand-père
sous le préau. Il se dégage de cette homme quelque chose de très beau.
Il nous explique qu'il attend le passage des pèlerins et les inscrits
dans son registre. S'en suit une conversation simple mais très belle.
Quand je serai vieux, j'aimerai être comme ça moi !
Nous descendons ensuite dans une magnifique petite vallée boisée, le
long d'un cours d'eau. Le soleil commence a décliner, et les lumières
rendent l'atmosphère féerique. Nous arrivons à Escamplero, et nous ne
serons pas seuls ce soir là à l'auberge. Un homme espagnol est déjà là.
Il nous donne la liste des auberges existantes jusqu'à Santiago, en
nous précisant la distance entre chacune d'elles, si elles sont
équipées de radiateurs, et si elles peuvent accueillir Korrigan !
Document qui nous sera bien utile par la suite
Mercredi 28 Novembre Escamplero - Cornellana
Départ de bonne heure de l'albergue, avec un temps brumeux et humide. Nous descendons tranquillement le long de petits chemins de terre. A un moment, nous croisont un groupe de chevaux dans leur pré qui échangerons de petits bisous avec Korrigan.
Nous arrivons ensuite sur une grande route qu'il faut bien traversé, malgré la brume (qui heureusement ne bouche pas trop notre visibilité) et un pont très fréquenté.
Nous continuons sur un terrain plat vers la petite ville de Grado. Là, Luis s'apperçois qu'il a perdu un de ses gants ! De dépit, il jette son gant restant dans une poubelle à l'entré de la ville. Je le récupère quand m^me, ça peut toujours servir !
Nous nous ravitaillons dans une superette, moi faisant les courses, Luis gardant Korrigan. En sortant, Luis me raconte qu'un homme assez pénible est venu lui poser des question sur Korrigan, et qu'il s'est mis à lui ouvrir la bouche pour vérifier son âge. Korrigan a réagit et a croqué placidement la main malvenue du vilain personnage. Celuis ci est parti sans demander son reste.
Trouvant l'athmosphère de Grado lourde, nous décidons de sortir de la ville, et déjeunons dans un petit pré.
Sous de fines goutelettes, nous continuons vers Cornellana, notre étape du jour. C'est un ancien monastère qui a été reconverti en albergue. J'installe Korrigan dans la cour, qui est maeureusement dénuée d'herbe. Je vais lui faire faire donc un tour à l'exterieur pour qu'il puisse se remplir la panse.
A l'albergue, nous retrouvant l'espagnol de la veille, et un autre pélerin qui nous connait. Ah bon ?? Lui, on ne le connait pas. Il nous montre alors le "20 minutes" du jour : il y a ll'interview d'Oviedo avec une petite photo de nous 3 ! Tout contents, nous lisons le petit article nous étant consacré. La dernière phrase est "... dice Hervé en un espanol aproximativo". Pfff !
Jeudi 29 Novembre Cornellana - Bodenaya
Nous repartons par des chemins forestiers, dans un paysage assez montagneux. L'étape se passe tranquillement, nous rencontrons plusieurs fois un chantier d'autoroute qui file droit à travers les collines, en les dévorant si besoin.
Nous arrivons le soir dans une minuscule auberge privé, qui se trouve en fait être la maison d'un ancien pélerin qui accueille les nouveaux. Nous passons une très agréable soirée, je fais une omelette "souriante" et donne quelques petits cours de danse bretonne à notre hôte et à Luis. Sentant le froid venir, j'enveloppe Korrigan dans sa couverture.
Vendredi 30 Novembre Bodenaya - Borres
Samedi 1er Décembre Borres - Penaseita
Dimanche 2 Décembre Penaseita - La Mesa
Lundi 3 Décembre La Mesa - Grandas de Salime
Publié le lundi 13 juillet 2009 par Hervé