Korrigan voyageur, blog des voyages d'un randonneur et son âne

Récit des derniers jours du voyage

Un peu de rattrapage :

Lundi 5 Août - St Julia de Bec

Nous quittons Prugagnes au petit matin, puis rejoignons le pied du Pech de Bugarach. Rien de particulier à signaler en cette belle journée, nous nous arrêtons peu après St Julia de Bec, en bord de rivière.

Mardi 6 Août - Puivert

Le matin, nous rejoignons Quillan, où je me fais offrir 2 cafés par un restaurateur sensible aux ânes et à la cause de Notre Dame des Landes. Après un rapide ravitaillement, nous repartons dans les collines. Nous croisons un groupe de cavaliers, dont les chevaux sont impressionnés par Korrigan. A tout hasard, je demande à la guide si elle connait des endroits de Bivouac à Puivert. Elle m'indique un centre de colo équestre, près de l'étang. Des cris de rapaces me réveillent pendant ma sieste post-déjeuner : 3 aigles royaux planent au dessus de ma tête. Je les observe pendant un bon quart d'heure aux jumelles. En chemin vers Puivert, je croise un couple de randonneurs (de Rennes...). On s'échange des plans de bivouac : je saurai où poser ma tente en bord du lac de Montbel, le lendemain.

Arrivés à Puivert, je trouve la colo qui m'a été indiquée, et sans aucun problèmes, je peux poser ma tente, installer Korrigan dans un paddock et aller piquer une tête dans l'étang. Je sympathise avec les animateurs, dont le directeur est... de Rennes. Ils m'invitent à partager leur veillée, sous un orage sans pluie et au coin d'un grand feu, dans lequel sont cuits camemberts, saucisses et bananes-chocolats. Je me sens un peu lourd ensuite.

Mercredi 7 Août - Lac de Montbel

Au lever, il pleut, mais ça n'enlève rien à mon envie d'aller me baigner une nouvelle fois dans l'étang, à peine réveillé.

Pas de difficultés apparentes pour cette journée de marche, et pourtant... Une demi heure après avoir quitter Puivert, le GR nous fait une fantaisie : sur 30 mètres, il grimpe à 45°, directement dans la pente. Sur le coup, je ne fais pas attention. Arrivé en haut, je vois mon Korrigan qui bloque aux 2/3 de la montée. Je redescend pour le guider à la longe, comme cela est parfois nécessaire. Nous arrivons pratiquement au somment de la côte, quand sur un dernier coup de rein, Korrigan se retrouve déséquilibré par la charge, glisse en arrière et se retrouve à faire galipettes et tonneaux, au ralenti. Je suis tétanisé par ce que je vois, tellement c'est surréaliste. Korrigan fini par s'arrêter en bas de la pente, je cours le retrouver. Il est immobilisé, sur le dos, bloqué par les bagages. En 5 secondes, je vire le sanglage du bât, et promptement, le bourricot se remet sur ses 4 pattes.

Pas une égratignure, et aucune casse sur le matos. Incroyable, vu la gamelle que c'était. Après un petit moment pour tranquilliser tout le monde, c'est moi qui me charge de grimper tout les bagages en haut de la pente. Sans eux, Korrigan me rejoint sans mal.

Une heure plus tard, je m’aperçois que j'ai perdu mon chapeau de paille dans la bataille. Par chance, je croise un groupe de randonneurs. Ils font exactement le chemin inverse au mien. Je les charge de la mission de déposer mon chapeau à la colo de Puivert, si jamais ils tombent dessus.

Le journée de marche est longue, mais nous arrivons finalement au bord du lac de Montbel, près d'un campement équestre d'été. Je trouve un coin parfait, sur une presque île, où Noëlle me rejoint pour la dernière soirée et journée de marche. Motivé par le grand feu de la veille, j'en prépare un plus modeste pour le soir. Hélas, au moment où il s'embrasse, le ciel aussi, et un déluge nous tombe dessus. Je suis contraint d'éteindre mon petit feu, et d'aller me réfugier sous la tente. C'est la seule fois du voyage où j'ai été contraint de faire la cuisine sous la toile... et heureusement d'ailleurs.

Jeudi 8 Août - Limbrassac

Ultime bain matinal. Le chemin du tour du lac est glissant, Korrigan glisse une ou 2 fois et se barbouille le museau avec de la boue. Nous faisons la pause petit dej' au bar de la base nautique, et nous y croisons un jeune homme que j'avais déjà vu dans le Larzac, chez un loueur d'âne. A l'époque, il m'avait dit qu'il habitait non loin de Limbrassac, mais retomber comme ça dessus le dernier jour, c'est tout de même fort !

Une bonne heure de goudron pas très agréable, après le lac, et nous abordons les derniers kilomètres de chemins, à travers les bois, avant d'enfin arriver au village de Limbrassac. Le dernier kilomètre, je tiens à le faire en silence, aux côté de Korrigan, ma main sur sa crinière.

Merci Korrigan.

ODT

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