Compostelle - Chapitre 4 - Le Pays basque espagnol : Egunon !
29 Octobre - 7 Novembre 2007
Premiers pas en territoire espagnol basque, à travers de magnifiques paysages verdoyant. En arrivant en Cantabrie, nous tombons sur un drôle de personnage...
Lundi 29 Octobre Hendaye - San Sebastian
Après avoir passé la frontière en enjambant la Bidassoa, nous avons
pu que constater que les espagnols sont aussi curieux et intrigués que
les français en voyant débarquer un olibrius avec un âne. Grande
différence tout de même ;: j'entends "oh un burro" au lieu de "oh
un âne".
Passés Irun, nous avons abordés les premiers reliefs de la cordillère
cantabrique. Çà change effectivement des Landes. J'ai réussi à prendre
quelques photos avant que la pluie ne commence à tomber pour nous
accompagner toute la journée (3ème jour de pluie au total, je vais pas
me plaindre). Après un superbe parcours dans les montagnes, nous sommes
arrivés à Pasajes de San Juan, un magnifique petit village qui a l'air
d'avoir été figé dans le temps. Je n'ai malheureusement pas pris de
photo, car j'avais une autre préoccupation. Dans ce village, il faut
emprunter un petit bateau passeur pour passer de l'autre côté de la
baie. Hélas, ils ne prennent pas les ânes (c'était ma crainte). Nous
avons dû donc faire un grand détour pour aller de l'autre côté. Et ce
n'étaient pas sur un chemin bucolique, mais à travers une énorme zone
industrielle, avec centrale à charbon, zone portuaire (genre Hanovre et
non Paimpol), autoroute.
Grâce à l'aide d'un agent de sécurité du port, nous avons pu quand même
arriver à bon port (c'est le cas de le dire), et reprendre le chemin
après un détour de 2 heures (au lieu de 2 minutes de traversée). Nous
sommes ensuite demander l'hospitalité dans une communauté dont la
maison était juste sur le chemin (merci Hélène pour l'info). C'était
vraiment très sympa : c'est une sorte de communauté de hippies
chrétiens, entre 15 et 20 personnes (hommes femmes enfants), qui
fabriquent du pain et pâtisseries bio, jouent de la musique chantent et
dansent le matin et le soir. L'accueil a vraiment été très chaleureux,
très bon souvenir.
Mardi 30 Octobre San Sebastian - Orio
Départ de la maison de la communauté, destination Orio. Très beau
temps toute la journée, et paysages vraiment magnifiques. En pleine
montagne, avec l'océan à ma droite. Avant, nous sommes rapidement
passés par San Sebastian, sans s'y attarder bien que ce soit une très
jolie ville. Nous sommes passés dans une très belle vallée, pleine
d'ajoncs, de fougères et de chèvres. Nous y avons rapidement croisé 2
françaises qui faisaient un bout du chemin pour les vacances. Je ne les
ai pas revues.
Nous sommes ensuite arriver à Orio à l'alberge de Rosa, une charmante
espagnole très disponible et attentive aux pèlerins qu'elle accueille.
Comme nous sommes arrivés assez tôt (16h), je suis allé faire des
courses en ville. J'ai eu le temps de la visiter en attendant
l'ouverture des magasins (17h !!), et je me suis senti un peu perdu
avec mon espagnol approximatif. Mais apparemment, les gens arrivent
quand même à comprendre un peu de mon baragouinage.
Mercredi 31 Octobre Orio - Itziar
Encore une jolie étape, en grande partie le long de la côte. Arrivée
le soir chez Josefran, dans une très belle alberge au milieu des
montagnes. L'accueil a été vraiment très chaleureux, Josefran, qui est
professeur de basque, m'a donné à écouter de la musique traditionnelle
basque. J'ai beaucoup aimé. Il m'a aussi aidé à soigner Korrigan qui
avait quelques petites blessures au dos, et m'a inviter à manger le
soir. Au menu, sardines grillées et soupe. Vu le niveau de mon espagnol
et de son français, nous avons surtout échanger en anglais, hélas.
Vraiment très bon souvenir.
Jeudi 1er Novembre Itziar - Quelque part entre Deba et Markina
L'étape à mal démarré, j'ai pris une variante du chemin qui devait
être plus belle que l'itinéraire officiel; mais malheureusement; nous
sommes tombés sur une barrière infranchissable pour Korrigan. Donc
obligés de faire demi-tour et de reprendre le chemin normal. 4
kilomètres et une heure de perdue. Bon, ensuite on débarque au village
de Itziar, en plein milieu d'une fête agricole. Décidément, on attire
la foule. Bref, le reste de l'étape était vraiment chouette, nous
sommes passés par des paysages Tolkienniens. Pour finir la journée,
nous avons bivouaqué près d'un col, au pied d'une source et juste à
côté d'un endroit plein d'érables. On se serait cru au Québec. Très bel
endroit pour s'arrêter.
Vendredi 2 Novembre Quelque part entre Deba et Markina - Monastère de Cenaruzza
Début de l'étape en continuité dans les montagnes. Pas énormément de
choses à dire sur cette étape : juste une remarque, il y a
énormément d'ânes et de chiens dans ce pays... et de chasseurs, qui
vont généralement de paire (de claques ?) avec les chiens.
Arrivée au monastère de Cenaruzza, nous sommes accueillit par un petit
moine très gentil.
Samedi 3 Novembre Monastère de Cenaruzza - Gernika
Cette étape a été beaucoup plus goudronnée que les derniers jours,
et assez boueuse. D'ailleurs j'ai eu vraiment envie de transformer
Korrigan en saucisson ce jour là. Il affrontait bravement tout les
obstacles qui se présentait, des montées et des descentes franchement
rock'n roll, des ruisseaux très larges, etc. Et cet hurluberlu m'a fait
perdre une heure en refusant obstinément de franchir une tranchée
boueuse minuscule (20 centimètres de large). J'ai tout essayer, la
douceur, la menace, la supplication, la contre-peur, la contrainte, les
tours de magie, rien n'y à fait. J'ai été obligé de céder et de le
faire passer par un autre chemin. C'est impossible d'être plus patient
et entêté qu'un âne, vraiment. Après avoir passé Gernika, où nous avons
croisé un finistérien, nous avons bivouaqué dans un champ (pas de
problème d'alimentation pour la tête de mule qui me sert de sac à dos à
4 pattes).
Dimanche 4 Novembre Gernika - Bilbao
Je ne pensais pas qu'on irait jusqu'à Bilbao ce jour là, vu qu'il
n'y avait pas d'hébergement indiqué dans mon guide. Mais sur le chemin
(trop goudronné à mon goût), j'ai trouvé des affiches indiquant une alberge à Bilbao. J'ai donc téléphoné pour savoir si il y avait de la
place pour le bourricot. Il y en a ! Donc direction Bilbao.
J'arrive dans une ville appelée Zamudio, et devinez quoi ? En
plein milieu d'une grande feria basque ! En fait, je m'y serais
bien arrêté, mais les oreilles de Korrigan ne sont décidément pas
discrètes. Bon, on continue jusqu'à l'alberge, devant des bilboquets
et bilboquettes ébahies de voir un âne au milieu de leur ville.
Nous sommes accueillit par Alaina, une étudiante qui est à l'origine de
la création de l'alberge (chapeau bas !). Encore un lieu très sympathique.
Mardi 6 Novembre Bilbao - Portugalete
Journée horrible. Départ assez tardif de la charmante alberge
d'Alaina, et longue traversée de Bilbao. Nous arrivons devant le musée
Gugenheim, et là, un journaliste m'interviewe et me prend en photo. La
routine presque... On continue, et au lieu de suivre le chemin
officiel, je passe par un autre endroit qu'Alaina m'a conseillé. J'ai
dû mal comprendre, en tout cas je suis arrivé sur une presqu'île, et
impossible donc de rejoindre Portugalete par cette voie. Demi-tour donc,
et une heure de perdue. Sur ce retour, je rencontre un étudiant qui m'interviewe pour un magazine (encore !!). Puis je continue ma route
vers Portugalete, itinéraire entièrement urbain, au bord d'une
nationale et au milieu d'usines en friche. 2 fois Korrigan manque de
finir sous les roues d'un camion, en descendant soudainement du
trottoir, ce qui provoque la colère de son maître.
L'alberge de Portugalete n'a pas d'espace pour Korrigan, je dois
donc continuer mon chemin et je trouve enfin, à la tombée de la nuit,
une aire de pique nique où planter ma tente. Le cadre est loin d'être
agréable (autoroute à 200), mais la fatigue et le stress ne me
permettent pas d'aller plus loin. Des personnes me conseillent d'aller
à la prochaine alberge, qui n'est pas loin d'après eux. Quand je leur
demande à combien de kms, ils me répondent 8. Le manque de sens des
distances et du temps pour les parcourir me stupéfie toujours.
Mercredi 7 Novembre Portugalete - Castro Urdiales
En sortant de ma tente le matin, une odeur de station essence m'envahit les narines. Sans doute est-ce la proximité de l'autoroute,
ou d'une raffinerie que je n'ai pas vue. La journée s'annonçait
prometteuse avec un très beau temps et un paysage qui redevenait
maritime et calme. Malheureusement, après une petite pause le matin,
c'est Korrigan qui a décidé de m'embêter en restant le nez collé dans
l'herbe. Et dès que je le prend à la longe, il se traîne. La journée se
passe, longue mais belle, avec un Korrigan qui n'a décidément pas
envie de marcher.
J'arrive à Castro Urdialès, mais l'alberge est fermée pour travaux.
Je pousse jusqu'au camping. 11€ pour un emplacement !! Ça n'améliore
pas la mauvaise humeur accumulée dans la journée. Je monte ma tente à
la lumière d'un lampadaire, et je vois arriver un homme qui me salue
avec un accent assez reconnaissable, et nous nous retrouvons vite à
parler français. Je fais donc la connaissance de Luis, et nous passons
la soirée à discuter. Nous décidons de faire étape ensemble le
lendemain.
Publié le lundi 13 juillet 2009 par Hervé