Jeudi 8 Novembre Castro Urdiales - Guriezo

Départ tardif du camping en compagnie de Luis. Nous longeons la côte sauvage et Luis me parle des oiseaux. C'est un passionné d'ornithologie (entre autres), nous faisons plusieurs observations et nous nous arrêtons déjeuner au bord d'une lagune, parmi les roseaux. Là nous continuons nos observations : vautours fauves et aigles royaux. Évidemment tout cela prend du temps, nous faisons une courte étape (12 kms) jusqu'à la prochaine alberge. Là, il y a une cour pour Korrigan, mais par d'herbe. Armés de nos couteaux, nous allons en fauche pour rassasier le bourricot. Apparemment, cela n'a pas suffit, il a arraché 3 bébés cèdres qui ornaient la cour.

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Vendredi 9 novembre Guriezo - Laredo

Beaucoup de bitume pour cette étape. Alors que nous cherchons un endroit pour nous ravitailler, nous passons devant une crèche où une dame nous demande si nous voulons bien montrer Korrigan aux enfants. Nous acceptons et voilà que les marmots sortent à la queue leu leu voir la bestiole. Certains sont tout souriants, d'autres apeurés. En cadeau, nous recevons un paquet de biscuits qui nous caleront jusqu'au prochain village oú il y a une épicerie. Sur le chemin, nous passons par un endroit magnifique où nous observons à nouveau des vautours fauves. Nous déjeunons juste avant une averse (bonne prémonition), puis nous atteignons Laredo, l'étape du jour.

Il y a là bas 2 alberges proches. Nous sonnons à la première : accueil très gentil, mais il n'y a pas d'herbe pour Korrigan. On nous dit que ça doit être possible de le loger dans un coin alentour. Nous essayons quand même la deuxième albergue. Une vieille dame viens nous ouvrir. Son sourire se fige en voyant Korrigan. Elle nous demande nous prénoms : "Hervé" "Luis"... "no, no es possible". Aujourd'hui encore, Luis et moi rigolons au souvenir de cette réplique. Si on s'étaient appelés Sancho et Pedro, ça aurait mieux marché ?? Bref, nous retournons à la première alberge. Ils nous conseillent d'aller voir la police qui nous dirons oú mettre Korrigan. Ce dernier en profite pour crotter devant le commissariat, mais on trouve à le loger dans un petit espace vert sur le sentier côtier (à 1km de l'alberge).

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Samedi 10 Novembre Laredo - Guëmes

Journée mémorable. Nous réussissons à partir tôt ce matin là, direction le port de Laredo (à 5 kms !!). En effet, pour rejoindre Santoña, de l'autre côté de la baie, 2 solutions : prendre un bateau sur 200m, ou marcher 10kms. On tente la première solution. Le passeur éclate de rire en voyant Korrigan, mais veut bien tenter la traversée. Korrigan réussi, malgré lui, à monter sur le bateau par une minuscule passerelle et grâce au treuil du marin. Celui-ci prend plusieurs photos de son passager à grandes oreilles. Le débarquement est plus facile, le ponton étant à hauteur du bateau (pas besoin de passerelle). Nous laissons Korrigan brouter un peu pour qu'il se remette de ses émotions et nous en profitons pour en faire de même. Nous repartons ensuite à travers Santoña et arrivons près d'une plage.

Un autre défi nous attend : un sentier raide et étroit pour atteindre le sommet d'une colline. Korrigan s'en sort à merveille, mais les sacoches, elles, ne passent pas à certains endroits. C'est donc Luis et moi qui les hissons jusqu'en haut. Au sommet, une vue est magnifique sur la mer, la plage, les marais. L'effort en vaut la peine. Nous décidons de déjeuner là, il fait très chaud, on se paye le luxe de se mettre torse-nu. La descente s'effectue tranquillement, le sentier étant beaucoup plus praticable que l'autre versant. Malicieusement, Korrigan essayer de faire chuter une dame d'un coup de sacoche. On longue ensuite la plage jusqu'au prochain village.

Puis c'est un paysage très bucolique qui nous conduit vers Guëmes. Il commence à se faire tard et la nuit tombe (boum, aïeuu). Nous demandons plusieurs fois notre chemin. Nous marchons, nous marchons, et la réponse est toujours la même : "c'est à 2 kilomètres". Ça fait 6 kilomètres que c'est à 2 kilomètres ! Enfin, à la lumière de nos torches, nous arrivons à la grande albergue du padre Ernesto. Tout semble près à nous accueillir : un pré pour Korrigan, un repas chaud pour nous, un feu de cheminée pour nous rechauffer. Ce soir là, nous sommes 5 pélerins, un record pour un mois de novembre. Le padre, qui physiquement ressemble au père Noël avec une robe de chambre et des chaussons, est vraiment un hôte chaleureux et sympathique. Tout nous pousse à prendre une journée de repos ici.

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Dimanche 11 Novembre Guëmes

Korrigan s'est encore fait remaqué. "Hervé, je vais te mettre en prison" me dit ernesto : ma tête de mule s'est échappée du pré en arrachant la cloture (il n'y avait pas d'éléctricité). Oups... C'est le padre qui a été lui courrir après et l'a attacher avec une énorme cordre à un arbre. Après avoir ré-installer Korrigan, avec sa chaìne, e réparé la cloture, nous passons une journée tranquille à nous reposer, manger, écrire, lire, manger, jouer de l'accordéon (Luis sait maintenant jouer un morceau), parler au coin de la cheminée, manger... Ça passe vite une journée comme ça.

Lundi 12 Novembre Guëmes - El Astillero

Les chemins de Luis et moi se séparent un temps. En effet, la prochaine étape est Santander, mais il faut de nouveau prendre un bateau. Et d'après plusieurs sources, le passeur est beaucoup moins sympathique que le précédent, donc ça risque d'être difficile avec Korrigan. Je dois donc faire un détour mais Luis doit se rendre à Santander. Après des adieux déchirants, nous voilà partis, ma tête de mule et moi, vers El Atillero. Rien de spécial à signaler, mis à part la rencontre avec des émeus qui ont aimés mettre en émois Korrigan et moi.

Quelques kilomètres avant d'arriver, un vieux monsieur m'a abordé, et nous avons discuté (en français !!) jusqu'à l'alberge. En attendant qu'on vienne m'ouvrir la porte, j'ai discuté avec des jeunes qui jouaient à la "bolsa", un jeu de quille asturien. J'ai fait quelques lancés approximatifs.

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Mardi 13 Novembre El Astillero - Mar

Encore une étape éprouvante où l'on a fait des tours et des détours. Je n'ai pas des cartes du coin, j'ai donc dû suivre les flèches jaunes (balisage du chemin). Mais ça m'a rallongé, un truc de malade (comme dirait Luis). Je ne suis pas du tout arriver l'a oú je voulais, et je suis plutôt arrivé là où je ne voulais pas : dans une ville oú il faut prendre le train, juste le temps de franchir une rivière. Avec Korrigan, c'est impossible, donc détour de 10 kms (hourra !). J'arrive à Miengo, oú Luis et moi nous étions donné rendez vous. Je demande oú est l'alberge : "tout droit, et au prochain rond-point, tournez à gauche". Ouf, ce n'est plus très loin. Sauf que le prochain rond point, je l'ai appris plus tard, est à 6 kms !! Sur la route, je commence à en avoir marre, j'ai faim et mal aux pieds. Au bout d'un moment, je redemande mon chemin. Je tombe sur une francophone qui m'indique le chemin et les distances : encore 4 kms. Je lui demande aussi d'appeler la personne responsable de l'alberge pour savoir si Luis est par là. Il y a un non-espagnol qui y est, ce doit être lui. Remotivés, nous repartons le long d'un pipeline, droit vers l'alberge. Dans le noir (aucun lampadaire), j'ai dû rater une route, car j'ai l'impression d'être allé trop loin. En effet, je dois faire demi-tour. J'en ai marre (encore !), quand j'arrive enfin 'à Mar', ville au nom prédestiné. Reste encore à trouver l'alberge, c'est très mal indiqué. A 21h30, je frappe enfin à la porte de cette alberge que Luis viens m'ouvrir avec un grand sourire. OUF !

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Mercredi 14 Novembre Mar - Santillana del Mar

Luis avait prédit la veille qu'il pleuvrait ce jour là, il a malheureusement eu raison. Nous sommes partis sous une petite pluie fine, qui s'est transformée en une grosse pluie battante après 10kms. Par chance, une alberge se trouvait sur le chemin. Nous nous y sommes donc arrêtés, trempés, mais bien contents de pouvoir sécher près d'un feu de cheminée. Nous avons passé l'après-midi à nous reposer, car Luis avait lui aussi eu une journée difficile la veille, et s'était aussi un peu perdu.

Jeudi 15 Novembre Santillana del Mar - Cobreces

Au moment d'aller bâter korrigan, je ne trouve qu'un bout de la chaîne brisée. Pas de panique, tout va bien, il n'est certainement pas loin. nous nous mettons à sa recherche, et Luis le retrouve accroché à un poteau à 500m de l'alberge. Un fermier avait rattrapé le fugitif. Ouf. Nous repartons, traversons, toujours sous la pluie, Santillana del Mar (très jolie ville). Plus tard, dans une descente, Korrigan se met à courir, entraînant le pauvre Luis qui le tenait à ce moment là. Il réussi toutefois à rester fièrement debout, ce qui ne sera pas toujours le cas. Nous atteignons Cobreces, l'étape du jour. L'alberge se trouve près d'un monastère.

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Vendredi 16 Novembre Cobreces - San Vincente de la Barquera

Nous réussissons à partir tôt dans la lumière du matin. Il fait enfin beau, mais très froid. Au détour d'un chemin, nous nous extasions devant le paysage qui apparait : les Pics d'Europe enneigés. Ils nous accompagneront plusieurs jours, mais nous n'aurons pas à les franchir. Nous traversons plusieurs charmants petits villages, et même un terrain de golf ! Le midi, nous déjeunons sans un petit pré, et Luis me donne une petite leçon de bokken et de bo (arts martiaux avec bâton).

A la tombée de la nuit, nous atteignons une crête qui surplombe notre ville-étape du jour, San Vicente de la Barquera. A gauche, la montagne, à droite, la mer. Nous sommes accueillit à l'alberge (équipée d'un radiateur) par Luis (un autre !) et Sophia.

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Samedi 17 Novembre San Vicente de la Barquera - Colombres

Luis et Sophia me donnent une couvertue pour Korrigan, afin qu'il ait moins froid la nuit. Ils donnent également un pull à Luis, afin qu'il ait moins froid le soir. Et moi, je perd un de mes pantalons qui séchait sur mon sac : quelqu'un aura moins froid aux jambes. J'oublie aussi mon guide dans l'albergue, et Luis oublie son bandana. C'est la journée "pertes matérielles". Le midi, nous nous arrêtons sur une aire de repos et faisont un barbecue : ça tombe bien, je n'avais plus de gaz. Nous reprennons ensuite la route au son de l'accordéon (on est bien loin du baladeur MP3), à travers les collines, mais Luis commence à avoir mal à la cheville droite. Nous arrivons dans une ville, Unquera, que nous nous empressons de quitter, tant elle nous fait mauvaise impression (on me demande plusieurs fois si je vend mon âne, et si je compte le manger, barbares !!). A la sortie de la ville, nous quittons la Cantabrie et entrons dans les Asturies. Je chemin se poursuit joliement sur la crête d'une colline, e nous arrivons à Colombres. Nous sommes hébergés dans la salle de sport municipale. Ce soir là, il y a un spectacle de danse d'une école, avec flamenco, danse classique, moderne... Cela nous fait une animation très sympathique. Nous retrouvons à cette étape Antonio, un pélerin que nous avions croisé à Güemes.

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