Korrigan voyageur, blog des voyages d'un randonneur et son âne

Vers le vallon poétique...

Avetissemment : récit très dense, plus encore que le brouillard au sommet du Plomb du Cantal. Les fautes d'orthographe et de grammaire, c'est que j'ai pas le temps de me relire (et que je ne suis pas bon non plus), j'ai un voyage à faire moi.

2 jours éprouvants, un vrai chemin de (ste)-croix-(vallée française) pour enfin arriver au lieu de repos et de sérénité tant recherché.

On peut même dire que ça à commencé dès lundi soir, avec un formidable orage alors que nous bivouaquions au pied du mont Aigoual. Pendant un temps qui m'a paru interminable, et magnifique à la fois, le tonnerre à grondé, la foudre aussi, parfois non loin de nous. Je me suis surtout inquiété pour Korrigan, que j'avais une fois de plus laissé sans entraves pour la nuit. Je comptais sur son instinct pour se mettre à l'abri au on endroit.Quand à moi, bien isolé du sol par mon matelas et mon tapis de sol, je pense que je ne risquais pas grand chose dans mon petit abri de toile. Pas fier quand même.

Le lendemain, montée directe au sommet de l'Aigoual, dans la belle clartée du matin, et un large panorama dégagé sur les Cévènnes et au delà. Je frappe à tout hasard au resto-bar fermé de l'observatoire météo, et me fait inviter à prendre café avec le personnel présent ! La journée commençait bien, je suis convaincu que nous pouvons atteindre Ste Croix le soir.

Hélàs, repartis dans la descente vers St André Valborgne, la descente que je pensais courte se scinde en 2, avec un itinéraire conseillé pour les chevaux. Ne voulant pas me trouver coincé par un passage infranchissable, je choisis la voie "adaptée" qui nous rallonge de 4 kms, soit une bonne heure de marche. Pause midi sympa à Aire de Côte, je resiste à la tentation de la glace. Une fois quitté le bitume (4kms depuis Aire de Côte), la suite de la descente est un régal pour les yeux. Nous arrivons au Col de Tinquos, et n'ayant pas de carte au 25000, je fais confiance au balisage...

Et c'est là que le cauchemard commence. Arrivés en bas des 400m de dénivelés, nous tombons sur le Gardon, la rivière traversant St André Valborgne. Et les rivières dans ce pays là sont magnifiques, d'une clartée incroyables, rugissant et serpentant dans de belles gorges rocheuses... Et c'est tout le problème quand on est asino-dépendant. L'accès piéton pour l'autre rive se fait via une minuscule passerelle en béton, suivie d'une grimpette par un sentier tellement escarpé qu'il faut s'y accrocher avec les mains. Et cela, Korrigan, avec toutes ses qualités, n'en dispose hélàs pas.

Pendant une heure, je cherche, remontant et descendant la rivière à la recherche d'un hypothétique passage. Je me déchire les jambes dans les ronces, me tord les pieds dans les galets, peste, râle, maudit les baliseurs de ce chemin non asino-compatible. Soit les pentes sont décidémment trop raides, soit l'eau est trop profonde pour remonter la rivière. Vaincu, je prend finalement la décision de renoncer et de remonter jusqu'au col, 400 m plus haut. Pour me consoler, je fais quand même trempette dans les eaux rafraichissantes du Gardon. Sans rancune. Et je m'engouffre la moitié d'une tablette de chocolat, faut bien se donner du courage.

3/4 d'heure de descente, une heure de recherche désespérée, une heure et quart de remontée, et voilà donc le jour qui a avancé de 3 heures de plus. Nous n'arriverons pas à Ste Croix ce soir. De retour au col, épuisés (nous avons déjà parcouru 28 kms ce jour), je passe au plan B(rézina). J'ai vu sur ma super carte TOP100 du coin, qu'il existe normalement un gite avec location d'âne non loin de l'endroit où nous nous trouvons. Je m'y mets en quête. 2 kms de descente, encore... Rien n'est près dans les Cévènnes.

Délivrance de la journée, je suis accueilli par Paolo, qui tient le gite, mais ne loue plus d'ânes. Il me propose de dormir dans sa caravane, Korrigan se mettant joyeusement à faire un désherbage de son crû. J'ai l plaisir de goûter aux productions de Paolo : limonade, bière (brassée par un ami), confiture de chataîgne (extra !). La foudre de la nuit dernière a endommagé la pompe, nous allons donc directement puiser de l'eau à la source, à l'ancienne, mon sauveteur du soir armé de sa machette pour dégager le chemin. Une colo occupe le gite et les enfants viennent s'émerveiller et s'occuper de Korrigan. Je termine la soirée à discuter avec Paolo (qui au passage cultive un magnifique jardin en terrasses), autour de la bière sus-citée.

Finalement, c'est une belle journée.

Aller, deuxième journée de galère !

Nous partons tôt, bien décidé à arriver vers midi, début d'après midi au plus tard (hahaha). Donc, nous remontons au col honnis (de vacances), et je trouve enfin le sentier que j'avais cru prendre la veille. J'ai pu consulter et photographier la TOP25 du coin, chez Paolo. Fallait le savoir, vraiment, et même en passant 3 fois devant, faut l'oeil pour repérer le vague sentier, et le non moins vague balisage jaune. La descente est raide, le balisage aléatoire, mais nous débouchons enfin sur une route, et traversons finalement le Gardon, confiance.

Cette épreuve de l'eau me fait pas mal méditer sur l'apprivoisement la nature par l'homme, et finalement, un acte si banal que de traverser un pont prend tout son sens lorsqu'une petite rivière de rien du tout oblige a remettre ses actes en cause. Bref, je tartine déjà pas mal, mais juste pour dire que ça a vraiment résonné (raisonné ?) en moi.

Bon, jusqu'ici, tout va bien. On attaque une nouvelle "barre" des Cévènnes, pour essayer d'atteindre la vallée suivante, où se niche Ste Croix. Début tranquille, jusqu'au seul hameau sur le chemin. Fastoche !

Puis, soudain, la pente se raidit, le chemin devient de plus en plus difficile, mais nous progressons le long du balisage. Vient le moment où ce dernier disparait mystérieusement, encore un coup des lutins j'suis sûr. Je trace le chemin au ressenti, au travers une châtaigneraie. Je tombe sur un balisage. Tiens, ce n'est plus le même, où suis-je ? Je rame à travers les ronces et les genêts. Je perds le chemin 10 fois, le retrouve 11 fois. Par miracle, j'arrive au sommet d'un pic rocheux, Korrigan suit toujours, malgré le relief escarpé. Inutile de dire que je grogne, je râle, je maudit les baliseurs et les Cévènnes, qui pourraient quand même être plus droites. De là haut, le panorama est beau....

Le syndicat d'initiative ferme, ma connexion aussi. La suite bientôt... Vont-ils s'en sortir ?

Suite ici

ODT

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